Lagon noir, c’est polar.
Une enquête de mémoire, les yeux dans la flaque, le sang sobre et liquide.
Le saxophoniste Quentin Biardeau et le bassiste Valentin Ceccaldi, tous deux issus du flamboyant Tricollectif, nous convient à une rencontre avec la chanteuse réunionnaise Ann O’aro et le batteur-percussionniste-chanteur burkinabé Marcel Balboné.
Le quartet dessine des rivages sur lesquels se poser, au fond du temps. Un sourire étanche au coin des lèvres.
Télescopage électrique, remous de synthétiseurs mourant sur la lie amère d’une basse fender, textes débrayés arguant son joual comme son créole, signant des doigts une poésie à défraîchir les coraux de laquelle s’envolent les mélodies bissa et la verve rageuse d’un saxophone arraché à la course vive du wet bimdé. La batterie de calebasses avec ou sans corde soulignant les contours d’un dialogue entre Burkina et Mascareignes, Paris et Ouaga.
Lagon noir c’est le goût salé de l’eau, les boucles alourdies de pluie, le port et ses armements, l’essoufflement des colonies.
Ann O’aro
Marcel Balboné commence la musique en famille en jouant de la guitare et des percussions dès 1994.
Il participe à plusieurs stages : Jazz à Ouaga de 1998 à 2001, l’Université Musicale Africaine UMA, avec Rey Lema de 2005 à 2006 …
En 1997, il devient le chanteur de l’orchestre La Dernière Trompette, avec lequel il remporte beaucoup de concours musicaux nationaux et participe à de nombreux festivals dans tout le Burkina Faso.
En tant que musicien, il joue dans plusieurs groupes tels que : KALYANGA (batteur, chanteur et percussionniste), YELEEN (tournée régionale et internationale au Mali, Sénégal, Côte D’Ivoire, Guinée, Suisse, France, Belgique, Hollande, Canada), LA YONSTRAIIIII … mais également avec Roberto Negro et
Valentin Ceccaldi.
En tant qu’acteur et musicien, il participe à différents projets théâtraux en France et au Burkina Faso : avec la Cie BROZONI, la Cie BEAUX QUARTIERS, le collectif BENEERE, la Cie HARDIE …
Quentin Biardeau est un saxophoniste, improvisateur, compositeur, producteur et réalisateur musical français né en 1988.
Co-fondateur du foisonnant Tricollectif orléanais, il façonne et alimente cette aventure humaine et artistique depuis 2012. En 2011 il fonde et signe la musique du Quatuor Machaut. Cette création propose une ré-interprétation de la Messe de Notre-Dame de Guillaume de Machaut (XIVème).En 2015 il donne vie au groupe de pop transe Bobun Fever et intègre le groupe Freaks de Théo Ceccaldi.
En 2017 il fonde le groupe de post chanson Pelouse avec Xavier Machault et Valentin Ceccaldi, puis Martin Debisschop.
En 2021 et 2022, il sort deux EP 5 titres avec son groupe Chatain, un duo french- pop avec Chacha Boogers, produit par son label Le Plomb en Or et Figures Libres Records.
En 2023 il développe une nouvelle création pop en duo avec Hélène Duret, Couple Sympathique.
Parallèlement à son rôle de musicien, il réalise, produit et compose pour des projets de disque et de live : Pelouse (Xavier Machault), Kutu (Théo Ceccaldi), Constantine, Talisman (EP folk pop d’Audrey Thirot) …
En 2023, il travaille sur le second album du groupe Pelouse, ainsi que le second album de Kutu, l’EP d’Omega Impact et le projet Noborder de Théo Ceccaldi.
Violoncelliste, bassiste, improvisateur et compositeur, Valentin Ceccaldi développe une approche singulière de son instrument en termes d’énergie, de nuances et de timbres.
Il co-fonde en 2012 le Tricollectif, collectif d’artistes regroupant musiciens, auteur et vidéaste. Il participe à de nombreux projets au sein de ce collectif comme Théo Ceccaldi Trio, Freaks, MilesDavisQuintet!, In Love With, Garibaldi Plop La Scala …
Très sensible à la pluridisciplinarité dans l’art il crée en 2015 le spectacle Atomic Spoutnik, épopée inter-stellaire pour l’Orchestre du Tricot et André Robillard, figure de l’art brut. Cette même année il écrit, à Ouagadougou, la musique de La Tempête de W. Shakespeare mise en scène par Thierry Roisin.
Il a eu la chance de se produire auprès de Joëlle Léandre, Jim Black, Louis Sclavis, Luis Lopes, Josef Nadj, Olivier Benoit, Akosh S., Sylvie Courvoisier, Samuel Blaser, Bart Maris, Johnny Clegg.
Ann O’aro aime tout ce qui touche au mouvement du corps, des rythmes et de la voix :
« Il s’agit du thème principal de mon premier disque : le corps dans tous ses états, entre violence et combats. Je viens des arts martiaux, avant de choisir le maloya pour chanter sur des sujets intimes et tabous. J’ai l’impression qu’il se dégage de mes chansons une énergie circulaire, comme lorsque tu te sers de la force de ton adversaire pour te défendre. J’avais la sensation de tourner, de circuler autour de ces états du corps pillé, déshumanisé. Le sentiment d’un moment figé, d’un état de choc, du cerveau qui n’enregistre plus rien. Tout,
alors, se meut lentement. Par flashs. Je vois ces nuances dans mes textes : mots de folie qui dénoncent, d’autres qui se baladent dans les bas-fonds, d’autres qui respirent à la surface. »
Son écriture sauvage s’imprègne des langages accidentés ou des tics langagiers : une fulmination poétique d’où le chant d’Ann O’aro jaillit. Un chant qui plonge dans son combat pour la décolonisation du corps, sans avoir peur des ombres.
Crédit photos : Samuel MALKA
Marcel BALBONÉ
Chant, batterie, koundé
Quentin BIARDEAU
Saxophone ténor,
synthétiseurs
Valentin CECCALDI
Basse
Ann O’ARO
Chant
Sébastien BEDRUNES
Son
Production :
TRICOLLECTIF
Coproductions :
Africolor
Jazzdor
La Scène nationale d’Orléans.
Avec le soutien de :
Philippe Conrath / Accent Aigu
Maison de la musique de Nanterre,
scène conventionnée d’intérêt national
L’ Adami
Accueils en résidence :
Le Kabardock – La Réunion
La Dynamo – Pantin
Château-Rouge – Annemasse.
Le TRICOLLECTIF est aidé par le Ministère
de la culture/Direction régionale des
affaires culturelles du Centre-Val
de Loire et la Région Centre Val de
Loire, au titre de l’aide aux ensembles
conventionnés, et par la ville d’Orléans
pour ses projets artistiques.